1. Pandora
Elle allait et venait parmi les racines de ces immenses arbres. Ses doigts accrochaient le sol avec agilité tandis qu’elle entamait la chanson d’une vieille berceuse qu’elle se plaisait à détourner au profit de nouvelles paroles.
"O triste insecte, squelette glacé en ces forêts perdues,
Combien de temps encore, pourras-tu faire entendre ta vieille mélopée ?
Bois et racines décharnées, sous cette triste lune l’enfant danse, enhardi,
Propageant sa mélancolie, Pan, seule, chante cet air saugrenu…
O comme l’heure est à l’impatience, frêle âme sacrifiée,
Ton corps se lasse, drôle de mascarade, parmi ces vieilles forêts.
Vois les verres qui te rongent, admirent leurs ouvrages compulsifs,
Et prie, prie, sous la lune, qu’un remède ne vienne te sauver…
… De ces tristes mains qui te tiennent ainsi…
… Pendues parmi ces putrides sonnets…"
Une nouvelle soirée mourait.
De nouveaux rêves, d'autres lamentations.
